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Les trépidations d'une Blondie
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15 mars 2012

Il y a je t'aime et je t'aime

Je t'aime, i love you... Trois petits mots, investis d'un immense pouvoir : celui de changer les rapports entre les gens, d'unir deux destins, de calmer les angoisses ... Du coup il arrive qu'on les balance à tout bout de champ ; le matin "bonne journée, je t'aime", le midi "bon appetit, je t'aime", le soir en sortant du bureau "oublie pas le pain, je t'aime" et j'en passe...

Ces trois mots deviennent une ponctuation, banal et aseptisé comme un "bonjour" ou "bonne journée" alors que dans le fond, même si on le dit à la boulangère tous les matins, on s'en cale un peu de sa journée.

 Et à l'opposé, on a tous eu un je t'aime muet. Quelqu'un a qui on tiens énormément, dont on est complétement amoureux, mais à qui on osera jamais dire ces trois petits mots qui peuvent tout changer, parfois tout compliquer.

J'ai tout vécu avec le "je t'aime". L'overdose, le manque, le je t'aime plan plan digne d'un "Passe moi le sel". Le je t'aime rageux qu'on a envie de hurler en arrachant les yeux de l'autre tant il est douloureux, le je t'aime refoulé parce que "c'est maaal". J'ai dis trop de je t'aime à certaines personnes, pas assez voir jamais à d'autres.

J'ai dis je t'aime à mes amis, trop, certainement parce que j'avais besoin qu'on me réponde "moi aussi" simplement pour que je sois rassurée. J'ai parfois dis je t'aime sans le penser vraiment, plus parce qu'on me l'avais dis et que je ne pouvais pas ne rien répondre, ce qui est idiot je le sais désormais. J'ai cherché des je t'aime, guetté, impatiente et frustrée, me disant que si on ne me le disais pas, c'est qu'on ne m'aimais pas.

Je dis je t'aime à mes enfants parce que je ne l'ai jamais entendu de mes parents que ça m'as manqué et que je ne veux pas qu'ils souffrent de cela plus tard. Je n'ai jamais dis je t'aime à ma mère et ne le ferai sans doute jamais. Je n'ai jamais dis je t'aime à mon grand père, le seul homme qui m'as aimé et élevée enfant, j'ai voulu lui dire le jour de son départ mais on ne m'en a pas laissé le temps.La colère m'as tenu pendant des mois, des années. On m'as empêché de parler. Mais avec le recul, je voulais juste me rassurer et me dire qu'il est parti et que je n'ai aucun regret. Mais il savait que je l'aimais. Tout comme je savais qu'il m'aimais. Parfois dire je t'aime est inutile tant il est une évidence.

Mon rapport à tant changé face à tout cela. Certains me diront que c'est la maturité, qu'à 30 ans on voit les choses différement. Surement oui. Mais je pense que le passé, le vécu fait qu'on évolue dans notre manière d'être et de dévoiler, montrer nos sentiments.

Le grand changement est que je ne dis plus rien. Je ne saurai dire la dernière fois ou j'ai prononcé les 3 petits mots. Je sais qui était la personne mais je ne saurai dire à quel moment. Et depuis, et bien c'est le grand silence. Rien ne sort. J'aurai pourtant un tas de choses à dire aux personnes que j'aime. Que certains me manquent, surtout une personne. Que le temps n'efface pas forcément les sentiments, que le proverbe "loin des yeux, loin du coeur" est une pure connerie,qu'il y a "je t'aime" et "je t'aime". Le je t'aime qui vous prend aux tripes, qu'on a envie de hurler. Le je t'aime qu'on a envie de chuchotter à certains moments de la journée ou de la nuit. Les je t'aime volés quand l'autre ne s'y attend pas. Les je t'aime qu'on pense mais que personne n'entend.

 

J'ai un tas de je t'aime en moi. Je  me demande juste si un jour, ils franchiront le seuil de ma bouche, car en plus de passer pour une fille pas sociable, je suis en train de donner l'apparence d'une fille froide qui ne ressent rien, à coté de moi la reine des glace c'est de la gnognotte selon certains. Comme quoi les apparences sont trompeuses dans ce bas monde !

Alors après il y a débat. Si on dit je t'aime on est romantique. Romantique... Parait que nous les filles on a un fort potentiel.

Je dois dire que oui c'est vrai. D'ailleurs je dois être la nunuche la plus romantique du monde. Mais c'est un secret. Personne ne le sait, ou du moins je ne le dis plus ouvertement, car à force de fréquenter des personnes pas romantiques du tout ou alors romantique "a la base" mais étrangement plus une fois qu'ils sont avec moi (et croyez moi j'accumule de ce coté là) et bien j'en viens à ne plus vouloir l'être. Qui n'attend plus rien. Qui n'espère même plus rien du tout. Qui pourrait même se contenter d'une tape dans le dos et d'une blague vaseuse/ foireuse/ machiste devant les potes. Je l'ai vécu en serrant les dents, je le vivrais surement encore idiote comme je suis, mais j'ai toujours fais AVEC. (bien que j'aimerai beaucoup mieux faire sans, on est d'accord je suis pas maso)

Le souci actuellement c'est que j'ai l'impression que plus on manque d'amour et qu'on montre son besoin d'en avoir, plus on s'en prend plein la gueule. Je peux encaisser et tendre l'autre joue, mais dans le fond j'avoue que je me demande ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça... Etrangement, lors de soirées, je suis celle qui offusque tout le monde avec des phrases douteuses et chacun me répond un "rholalaa pfff t'es d'un romantisme toi" ou "ptin on croirait mon mec/frère/pote/cousin/poney". Oui mais les gens ce n'est pas innée croyez moi. D'ailleurs les saloperies que je balance je les pense même pas, c'est purement ironique.

 

Alors oui je continuerai de regarder "l'amour est dans le pré" en pleurant dans mon lit en me disant que c'est beau l'amour, et je lirai encore les bouquins de marc Levy en disant que c'est merveilleux mais je n'en reste pas moins sure d'une chose. Certains ont droit à l'amour, d'autre non. Pas de bol, moi j'y ai pas droit. On verra ça dans une autre vie !

 Et en attendant, il y a toujours les je t'aime qui ne se disent pas mais qui se révélent en un geste, un sourire, un service, un texto, un appel, une présence. Tout ca c'est la même chose: c'est de l'amour qui cherche à se dire, à se frayer un chemIn, parfois en faisant des zig zag, parfois a côté de la cible parfois pas sur le ton ni avec les mots qu'on voudrait, mais de l'amour quand même, qui fait ce qu'il peut, qui fait de son mieux pour passer de coeur à coeur.

Et je prends tout.

 

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